mercredi 21 octobre 2009

Sucre













En quittant l'Europe, nous pensions laisser derrière nous les affres de la bureaucratie administrative. Or en Bolivie, les aberrations atteignent des sommets. Tenez, une capitale c'est bien, mais deux c'est encore mieux. Et oui... Sucre est aussi une capitale de la Bolivie, la capitale constitutionnelle.

Un autre exemple? Vous achetez un ticket de bus pour une destination quelconque au premier étage de la gare routière. Vous vous présentez ensuite au rez de chaussée et là, vous devez acheter un nouveau ticket pour accéder au quai. Vous arrivez devant le bus. Vous pensez alors mettre vos bagages en soute tranquillement puis monter vous asseoir. Mais non, au dernier moment, on vous signale que vous devez vous acquitter d'un nouveau ticket pour l'enregistrement des bagages. Vous retournez donc dans la gare. Vous trouvez le guichet. Un agent émet le maudit billet, puis un autre prend un chariot pour ramener les bagages dûment enregistrés vers le quai où vous étiez quelques minutes plus tôt. Mais finalement le plus long dans l'histoire, ce n'est pas le départ mais bien la route...

Cela dit, Sucre est aussi savoureuse qu'un bonbon en papillotte: des parcs arborés, des rues et façades blanches et propres, des jus de fruits onctueux, de jolis panoramas depuis ses collines arrondies...

Sucre est aussi le centre d'un artisanat textile riche venu des communautés voisines, les Tarabuco et les Jalq'a. Une visite au musée indigène et au marché de Tarabuco nous donnent les clés de lecture pour comprendre les motifs des différentes confections, qui oscillent entre le récit de la vie paysanne (labours, semences, récoltes, fêtes, décès..) et les créatures étranges, difformes et tortueuses qui hantent leurs nuits. Sacs, ponchos, vestes, tabliers, tentures réalisés de mains de maîtres sont les trésors de la culture locale.

Pour découvrir les villages reculés des Jalq'a, les bus n'existent pas. Il faut emprunter à l'aller une bétaillère où se côtoient vieillards, femmes, bébés et sacs de ciment. Puis il faut marcher 6h par jour à 3500m d'altitude. Pour le retour, on gagne en confort puisque c'est un camion chargé de sable qui nous ramène à Sucre. Deux heures les fesses dans le sable, c'est toujours mieux que le bois de la bétaillère ou le siège troué du bus bolivien...

1 commentaire: