lundi 26 octobre 2009

De Cusco au Machu Picchu
















Nous avons atteint notre premier objectif du voyage: arriver au Machu Picchu avant la saison des pluies. Pour s'y rendre, passage obligé à Cusco, principale cité inca avant la colonisation.

Si la ville est incontestablement charmante, elle est aussi indéniablement un piège à touristes. On est sollicité sans répit par les rabatteurs en tout genre ( agences de voyages, restos, artisans ambulants, salons de massage...), et honnêtement à l'usure, le ravissement initial s'estompe un peu.

Pour visiter les environs, tout est mis en place pour vous faire cracher au bassinet. Il est impossible de se promener seul, tout est payant et vous devez impérativement acheter le pass complet à un prix exorbitant, quelques soient les endroits que vous voulez visiter. Nous nous sommes abstenus. Faut pas pousser, on est des baruderos, pas des touristes!

Pour le Machu Picchu (impossible de s'en priver), le système de racket organisé est aussi bien rôdé et dénote une volonté de compliquer au maximum la vie du voyageur pour le rendre dépendant des structures touristiques.

Néanmoins, sans trop nous ruiner, nous avons réussi à passer une semaine remarquable dans des endroits qui restent uniques.

Des nouveaux bus!







Si vous lisez régulièrement ces colonnes, vous avez dû remarquer que nous nous plaignons souvent de la lenteur et de l'odeur des bus. Mais ô surprise! Quand nous sommes arrivés à Cochabamba puis à La Paz, nous avons assisté à un défilé de bus bariolés qui nous ont réconcilié avec la mécanique à quatre roues.

mercredi 21 octobre 2009

Sucre













En quittant l'Europe, nous pensions laisser derrière nous les affres de la bureaucratie administrative. Or en Bolivie, les aberrations atteignent des sommets. Tenez, une capitale c'est bien, mais deux c'est encore mieux. Et oui... Sucre est aussi une capitale de la Bolivie, la capitale constitutionnelle.

Un autre exemple? Vous achetez un ticket de bus pour une destination quelconque au premier étage de la gare routière. Vous vous présentez ensuite au rez de chaussée et là, vous devez acheter un nouveau ticket pour accéder au quai. Vous arrivez devant le bus. Vous pensez alors mettre vos bagages en soute tranquillement puis monter vous asseoir. Mais non, au dernier moment, on vous signale que vous devez vous acquitter d'un nouveau ticket pour l'enregistrement des bagages. Vous retournez donc dans la gare. Vous trouvez le guichet. Un agent émet le maudit billet, puis un autre prend un chariot pour ramener les bagages dûment enregistrés vers le quai où vous étiez quelques minutes plus tôt. Mais finalement le plus long dans l'histoire, ce n'est pas le départ mais bien la route...

Cela dit, Sucre est aussi savoureuse qu'un bonbon en papillotte: des parcs arborés, des rues et façades blanches et propres, des jus de fruits onctueux, de jolis panoramas depuis ses collines arrondies...

Sucre est aussi le centre d'un artisanat textile riche venu des communautés voisines, les Tarabuco et les Jalq'a. Une visite au musée indigène et au marché de Tarabuco nous donnent les clés de lecture pour comprendre les motifs des différentes confections, qui oscillent entre le récit de la vie paysanne (labours, semences, récoltes, fêtes, décès..) et les créatures étranges, difformes et tortueuses qui hantent leurs nuits. Sacs, ponchos, vestes, tabliers, tentures réalisés de mains de maîtres sont les trésors de la culture locale.

Pour découvrir les villages reculés des Jalq'a, les bus n'existent pas. Il faut emprunter à l'aller une bétaillère où se côtoient vieillards, femmes, bébés et sacs de ciment. Puis il faut marcher 6h par jour à 3500m d'altitude. Pour le retour, on gagne en confort puisque c'est un camion chargé de sable qui nous ramène à Sucre. Deux heures les fesses dans le sable, c'est toujours mieux que le bois de la bétaillère ou le siège troué du bus bolivien...

vendredi 9 octobre 2009

Potosi et le Cerro Rico, l'Helldorado




La réputation des bus boliviens n'est pas usurpée: 6h de bus pour faire 220 kms entre Uyuni et Potosi...
La visite de la ville présente deux attraits majeurs: les nombreuses églises baroques finement restaurées et les mines d'argent, d'étain et de zinc toujours en activité dans le Cerro Rico. Les richesses incommensurables des mines ont commencé à être exploitées au XVI ème siècle par les colons espagnols qui se sont livrés à un véritable pillage et à un non moins réel génocide (on estime à 8 millions les pertes humaines dans ces galeries noirâtres). Ils tenaient là leur Eldorado et l'afflux d'argent de Potosi vers l'Europe est à l'origine du boom économique européen et d'un nouveau système économique: le capitalisme.

Si la visite touristique architecturale est aisée, la visite des mines est une autre affaire: vous enfilez une tenue de mineur et vous plongez dans les ténèbres poussiéreuses, humides, amiantées et étouffantes du Cerro Rico. Nous croisons des hommes au travail qui poussent des chariots d'une tonne de minerai, qui rampent dans les galeries étroites, qui grattent, creusent et dynamitent les filons. La coutume veut que le touriste offre une boisson ou un sachet de coca pour les aider à supporter l'effort. Nous avons accompli notre dû mais cela nous a paru être un maigre réconfort pour ces mineurs qui vieillissent trop vite dans ce gruyère obscur. Nous sortons vite de cet enfer. Cette fois, l'expérience humaine aura éte bien marquante, et les visages burinés de ces mineurs ruisselants d'une sueur épaisse vont sûrement rester marqués dans nos mémoires.

A ce sujet, essayez de vous procurer le magnifique documentaire de Ladkani et Davidson, "The Devil's miner", qui nous raconte la vie d'un de ces mineurs de l'Helldorado potosien. Coïncidence: nous venons de voir ce film à Sucre (à 160 kms de Potosi) où nous sommes actuellement. Ce film est une pépite.

jeudi 8 octobre 2009

Premiers pas en Bolivie







On ne commence pas par la moindre des choses. On s'embarque avec 3 autres voyageurs, un guide et une cuisinière perso dans un 4X4 pour l'excursion la plus connue, la plus grandiose de Bolivie et qui dure 4 jours dams la région du sud Lipez. Au programme: des canyons, des volcans géants, des lagunes multicolores, des déserts, des geysers, des flamands roses, des lamas, des vigognes et des suris (ancêtres de l'autruche). Et pour finir en apothéose, le salar d'Uyuni, le plus grand lac salé désertique du monde (pour vous donner une idée c'est l'équivalent de deux départements français...)
Les conditions climatiques de cette expédition étaient quelque peu rigoureuses ( le thermomètre oscille entre 25ºC le jour et -10º la nuit), mais nous avons moins souffert de cette rigueur que de l'austérité de nos compagnons de route: une Argentine littéralement mutique, un Israëlien donneur de leçons et un jeune Néo zélandais diarrhéique et mou du genou... Malgré la beauté des paysages, ils ont passé plus de temps à poireauter au chaud ou à dormir dans la jeep, nous obligeant parfois à nous presser. On vous laisse imaginer l'intensité des débats à table dans les trois refuges que nous avons partagés.
Au final, une expérience humaine un peu déçevante mais l'excursion reste fantastique et incontournable.