mardi 29 décembre 2009

Gros land

Aujourd'hui, après deux mois au Chili, nous annexons officiellement ce pays en qualité de Territoire d'Outre Mer de la présipauté grolandaise.
Vous pensiez que ses frontières s'arrêtaient à Muflins ou Plérouaille en Bourlie, mais le Groland étend ses bourrelets crasseux jusqu'en Patagonie. Ici, tout est gros, tout est gras. Pour preuve, les silhouettes grassouillettes des Chiliens qui nourrissent leur bouée abdominale à la frite, à l'empanada frite, au burger/frites, à la salchipapa (=saucisses frites), le tout accompagné d'un savoureux cocktail duo bière Fanta.

Le Chilien est grolandais. Il aime se lever tard et engloutir un gros beignet pour le petit déjeuner. Pour aller bosser, il aime conduire son gros 4X4 en écoutant Hervé Villard. Fatigué par cet effort, il mange un sandwich completo (saucisse avocat tomate mayo). Jamais repu, le Chilien fonce se ravitailler au gros marché où il achète de grosses bouteilles de soda, de gros boudins de mortadelle, de gros paquets de chips, et quelques légumes, tout aussi gros. Après avoir vidé les courses dans son gros frigo, il aime promener ses chiens qui aboient en permanence jusque chez son voisin. Après avoir discuté avec son voisin, il ressent le besoin de se désaltérer et va donc s'acheter un gros soda auprès des vendeurs ambulants que l'on trouve à chaque coin de rue. De retour chez lui, il se vautre dans son gros canapé devant la téloche et s'enfile de gros navets, de la sitcom à petit budget au jeu télé décérébré, tout est bon à prendre pour se cultiver. En ce moment à la télé, entre deux pubs commerciales, s'entrecalent des spots de campagne des deux candidats à la présidence, Frei et Piñera. Le Chilien hésite beaucoup mais il va apparemment voter pour celui qui a le plus gros sourire, Piñera, le candidat de droite. Une fois décidé, il mange un gros paquet de frites pour le goûter.

Gros bonus pour le Chilien grolandais du Sud, entre Valdivia et l'île de Chiloé (que nous venons de quitter). Il se régale de gros-stacés (des crustacés géants) devant lesquels le grolandais de métropole reste groggy. Les huitres et les moules sont...





mardi 22 décembre 2009

Cadeau de Noël !



L'autre soir, en allumant le poste de télévision à l'hôtel, nous sommes tombés sur le portrait en compote du Cavaliere. Le visage tuméfié, le nez ensanglanté, le vieux beau de la Botte avait ramassé une copieuse rouste. Nous tenions là l'image de l'année. Nous avions reçu avant l'heure notre cadeau de Noël. Cette image du leader humilié et ratatiné passant en boucle sur les écrans nous a enchanté. Elle devrait selon nous entrer dans les musées illico. Quel bonheur de voir enfin la mine moisie de l'un des pires dirigeants du monde. Son image restera encornée à tout jamais. C'est fantastique. C'est la seule chose qui puisse atteindre ce genre d'individu. S'attaquer à leur image publique est la pire offense qu'on puisse leur faire. Remercions le furieux qui a rectifié le portrait du pitre italien. Consacrons lui une statue sur la place publique. Un grand bravo. Comme la savate irakienne sous le nez de Bush, ce geste mérite la une des journaux certes, mais doit surtout faire école. Remémorons nous les vautres à répétition de la vieille barique Eltsine, les gamelles et le Bretzel de Bush, l'entartage (trop méconnu) de Sarkozy. Quelle rigolade. Ces petites pépites de ridicule infligées au pouvoir illuminent nos journées. Meilleur qu'une victoire en Coupe du Monde de foot, même une biture gigantesque nous griserait moins les sens. Cela fait partie de ces moments de grâce où les puissants deviennent la risée du grand public. C'est véritablement jouissif. Une partie de notre colère accumulée ces derniers temps s'est évaporée en jubilant devant ce visage bouffi. C'est une revanche sur l'injustice quotidienne. On en redemande.

On appelle tous les détraqués de France à foutre une déculottée royale au nabot à talonnette. Que les beignes fleurissent et que dure le printemps des bourre pifs, des torgnoles, des raclées, des mandales, des gnons, des pains, des baffes, des gifles. Que le XXIème siècle soit celui de la révolte populaire. Kickons le cul du CAC40. Bottons le derche à toutes les crapules au pouvoir.

Nous vous laissons. Nous retournons au magnéto jouer le replay. Nous ne nous en lassons pas.

mardi 15 décembre 2009

Histoires de caméra-suite-






Nous nous sommes mis au vert depuis quelques jours pour continuer à profiter de notre voyage. L'idée de se retrouver au calme et fuir l'enfer urbain pour ne plus avoir affaire à des embrouilles ou autre menu larcin nous parait être la meilleure option. Nous avons donc posé notre tente au parc naturel Huerquehue, près de Pucon. Nous avons parcouru de magnifiques sentiers boisés perdus dans la montagne. Arbres centenaires et moussus, cascades et torrents fougueux, lacs et lagunes vert turquoise, sommets enneigés, perroquets multicolores, araignées noires et velues, insectes pénibles en tout genre. Que du bonheur. Notre colère s'apaisait. Nous parvenions à ôter de nos esprits ces maudits barboteurs de caméra. C'est à ce moment qu'est intervenu un nouveau coup du sort...

Un matin, au saut du matelas, nous découvrons un appareil photo numérique dans son étui oublié sur un banc à côté de notre emplacement de camping. La tentation de le garder est grande. Nous pourrions être méchants, mais nous savons fort bien à qui il appartient. La veille, deux Américaines ont passé la soirée à cet endroit précis, à siroter des bières face au lac.

Nous le gardons provisoirement avec nous le temps de se préparer pour la prochaine excursion. A 10h15, personne ne semble réveillé. Nous déposons donc l'appareil près de l'unique tente qui nous entoure en croyant bien faire. Nous partons en balade, avec la fierté d'avoir été réglo. Au retour, nous trouvons un message des filles qui semblent rechercher activement leur appareil. Nous comprenons alors que la tente où nous avons laissé la caméra n'était pas celle des Américaines... Et pourtant, il n'y avait rien d'autre à l'horizon. En cherchant mieux, nous découvrons l'emplacement des filles, planqué en contrebas. Et là, nous nous en voulons terriblement. Les boules. Après nous être fait piquer le nôtre, nous avons réussi à faire voler celui de deux autres voyageuses... C'est à vous décourager d'être honnête. Le soir, nous les retrouvons et nous leur expliquons comment nous avons merdé. Elles nous disent qu'elles ont vu le couple qui était dans l'autre tente avant qu'ils ne prennent le bus pour repartir (alors qu'ils étaient à peine arrivés la veille au soir...). Ils ne semblaient pas parler espagnol et ont seulement réussi à balbutier qu'ils s'étaient faits dérober leurs chaussures (précisément celles où nous avions déposé l'appareil). Coincidence ou mensonge? Plus nous en discutons, plus nous trouvons cette histoire louche.

A ce moment là, Nico n'a plus qu'une envie: régler leur compte à toute cette bande de pourris qui lui pompent l'air depuis ces dernières semaines. Il va investir dans l'achat d'un fusil de chasse et il va se la jouer justicier rustique. Il se concoctera un menu des grands jours. En entrée, il commencera par débouler dans la favela où crêchent les deux morveux qui lui ont confisqué son sac et il n'hésitera pas à tirer pour leur mettre du plomb dans la cervelle. Ensuite, en plat principal, il fera un détour par le commissariat où nous avons déposé plainte il retapissera les murs en rouge facon Terminator Premier. Il y aura du grabuge. Il va nous débarrasser de toute cette brigade de guignols en uniforme. Pour le dessert, il s'occupera des assureurs de la MAIF, qui pour l'heure refusent de nous indemniser. Avec eux, il optera pour la méthode lente facon Reservoir Dogs. Il passera leur sale tronche dans le broyeur de papiers. Et enfin, pour le digestif, le campeur merdeux. Il lui passera l'envie de loucher sur le bien d'autrui, à coups de pompes dans le citron.

Le lendemain, le scénario polar se poursuit: les Américaines se rendent au bureau des gardes forestiers et consultent le registre du camping. Le petit mec qui prétendait ne pas parler espagnol s'avère être Chilien et habite Pucon! Cette fois ci, c'est donc sûr, c'est lui qui a embarqué l'appareil et a été assez vicieux pour ne pas le rendre face aux deux filles qui le cherchaient. Nous prenons le bus avec elles et à Pucon, nous les accompagnons au commissariat pour témoigner et les aider dans leurs démarches. Nous nous sentons tout de même partiellement responsables, et aimerions que cette fois ci, justice soit rendue. Après une déclaration de vol aussi caricaturale que la nôtre à Valparaiso, nous allons boire un café avec elles, le temps que les flics sonnent chez ce fameux Fransisco Guttierez et l'interrogent. Nous apprendrons le lendemain par mail qu'il a rendu l'appareil à leurs propriétaires, la mémoire effacée. Heureusement, aujourd'hui, des petits malins sont capables de restaurer des données perdues. Les deux Américaines ont retrouvé 80 pour cent de leurs photos. Nous nous sentons plus légers et sommes vraiment contents pour elles. Nous espérons aussi que le jeune Fransisco a été sévèrement secoué par les flics et ses parents.

mercredi 9 décembre 2009

Pays de cons



Après notre déconfiture à Valparaiso, un concours de circonstances nous a conduit aux villes de Concon, puis Horcon et enfin Pucon (véridique).

Un soir, alors que nous consommions notre salade quotidienne de concombre et condiment, la conversation nous a fait constater cette incroyable et inconcevable convergence de "con". Contents de notre découverte, nous concluons de concert que le prochain post sur le blog devrait consister à construire des phrases avec la contrainte constante de contenir des mots en "con". L'exercice est d'une difficulté considérable, puisqu'il nous faut rester concis, convivial et concluant et qu'il requiert un effort de concentration constant.

Bref, la confiance retrouvée, nous continuons notre périple sur le continent sud américain. Nous nous consacrons à la contemplation de paysages de montagnes, de volcans et de lacs. Ici, les conditions sont bien plus convenables et offrent un sévère contraste avec les combines des contrebandiers de Valparaiso, que nous condamnons, conspuons et conchions. Voilà, chers concitoyens, ce message constitue une transition vers de meilleurs horizons, nous en sommes convaincus.

Nous espérons ne pas avoir été trop confus, et avoir contribué à vous faire passer un moment de lecture agréable. Dans ce contexte, nous incorporons plusieurs photos consternantes de connerie et répondant au concept de ce message, prises en Bolivie et au Pérou.

Nous vous recontacterons prochainement pour vous faire connaitre et confesser la suite de nos péripéties à la con...