dimanche 11 avril 2010

Lima


Nous continuons à remonter le pays en direction de la capitale. Avant d'y arriver, nous abordions cette mégalopole avec réticence. Des histoires folles circulent entre voyageurs à propos de cette ville gigantesque. Des histoires à foutre la trouille: des embrouilles et des rapines en pagaille, des touristes détroussés par millions, des mômes de 4 ans qui auraient lynché en plein hiver une jeune Allemande handicapée mentale à coups de barre à mine rouillée...
Bref, s'aventurer à Lima siginifierait risquer sa peau. Un tiers des habitants du Pérou se concentre ici, charriant son lot de misère et de violence bestiale. L'arrivée en bus par les faubourgs malfamés ne laissait augurer rien de bon.


Or, quand nous posons nos sacs dans le quartier chic de Miraflores, au bord du Pacifique, nous découvrons une ambiance tranquille. Nous sommes reçus à l'auberge "Kinacopéru" comme des enfants prodigues de retour d'exil. Maria et Aymet, les mamas péruviennes, nous accueillent avec une gentillesse rare et nous installent comme des rois. Elles nous mettent à l'aise rapidement et engagent la discussion avec sincérité. Cette adresse se révèlera la meilleure que nous ayons connu depuis le début du voyage.


Profitant de tout le confort dans une ambiance familiale relaxante, nous passons une petite semaine à savourer les bons côtés de Lima: promenades le long des falaises surplombant la baie de plages, incursion dans le vieux centre colonial foutraque mais vivant, dégustation au salon gastronomique en plein air... Envers et contre la réputation de Lima, nous flânons l'esprit tranquille.



Maria, fan de la culture française, se branche chaque jour sur TV5 monde, sans rien comprendre, simplement pour entendre du français, une langue chantante pour son oreille. Le premier soir, Maria nous demande de l'accompagner pour entonner une Marseillaise dont elle connaît les paroles par coeur. Elle nous le redemandera le dernier soir au moment de se quitter, puis versera une larme lors de nos adieux émus. Suite à cette rencontre, nous évoquons la possibilité de les accueillir à notre tour une fois rentrés en France. Mais cette éventualité relève de l'impossible. La vieille Europe inflexible et méfiante leur refuse catégoriquement depuis plusieurs années de pénétrer sur notre territoire. Bien qu'elles aient de la famille à qui elles souhaiteraient rendre visite en France, en Italie et en Allemagne, les autorités occidentales ne délivrent aucun visa, même touristique, aux Péruviens moyens. Certainement la peur de compter un émigré squatteur et pilleur d'allocs en plus...

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