jeudi 20 mai 2010

Trujillo, l'extrême nord du Pérou, et la malédiction du 27


Après les instants nature de la cordillère blanche, après notre "Into the Wild" version andine, nous partons plus au nord pour une étape culture. Trujillo est une ancienne ville coloniale et ce bon colon d'Espagnol a de nouveau laissé derrière lui de beaux édifices aux pierres colorées.


Mais avant lui, les civilisations "Moche" et "Chimu"(le "u" se prononce "ou") ont construit des temples et cités dont il reste quelques ruines plus ou moins impressionnantes. Nous multiplions les visites et parvenons ainsi à nous immiscer dans ces cultures totalement nouvelles et d'une richesse artistique considérable (vases, bijoux, poteries...).





Par contraste, les villes à l'extrême nord du Pérou sont d'une pauvreté sociale et culturelle hallucinante. Nous y passerons rapidement avant de retrouver Mancora, la station balnéaire spéciale gringos. Océan à 25 degrés, transats, chaleur tropicale, parasols en bambou, discothèques, alcool et drogues... encore un changement d'ambiance étonnant. Mais nous apprécions néanmoins ces premiers bains dans le Pacifique.


Arrive alors la malédiction du 27.
Souvenez vous:
Le 27 novembre, nous avions passé un mauvais moment à Valparaiso.
Le 27 février, la terre a tremblé au Chili et en Argentine.
Le 27 avril, le mauvais sort s'est acharné. Alors que nous marchions tranquillement sur la plage, deux individus cagoulés et armés de couteaux surgissent des dunes et nous menacent pour prendre notre sac. Nous sommes coincés. Nous essayons de gagner du temps, nous parlons un peu, nous tentons de trouver un échappatoire, mais ces enflures continuent à faire pression. Nous leur lâchons l'appareil photo et par chance, ils s'en contenteront sans fouiller le sac, où se trouvait également la caméra. Ils embarquent aussi les sandales de Nico en partant, peut être pour courir plus vite dans les sous bois... Nous retournons chercher assistance au village, mais les flics ne seront pas plus efficaces que ceux de Valparaiso.

Nous ne sommes pas superstitieux, mais en réalisant cette coincidence des dates, soyez sûrs d'une chose: le 27 de chaque mois, nous nous terrerons dans un bunker blindé surveillé par des militaires, et ce, pendant les 27 prochaines années!

Nous décidons de quitter le Pérou dans la foulée pour rejoindre l'Equateur. Nos premiers pas dans ce pays ne sont guère plus réjouissants.
Guayaquil est une chiure immonde à la surface de ce continent aux richesses innombrables. Véritable enfer urbain, dépotoir géant à l'ambiance machiste, nauséabonde et putride, il faut éviter à tout prix cette ville, ou la fuir en urgence si vos errances vous y conduisent. La ville pue. Ses rues défoncées n'ont d'égal que les gueules vérolées et balafrées des ivrognes qui s'entassent dans les caniveaux. La violence suinte de toute part. Une armada de flics, vigiles et gardes armés jusqu'aux dents quadrillent comme ils peuvent le vieux centre pourri. Rien n'y fait, ça craint à mort. Les gens pressent le pas quand ils sont obligés de sortir et se calfeutrent derrière de lourds rideaux de fer à l'arrivée. Cette ville est une prison poisseuse. Les grilles recouvrent toutes les fenêtres. On étouffe, et pas seulement à cause de la chaleur tropicale. Une seule avenue semble pratiquable et sous contrôle et nous n'avons d'autre choix que de suivre cette unique artère sécurisée. Quand la nuit tombe, la ville devient déserte, comme si elle était en état de couvre feu. Impossible de flâner nonchâlamment. S'aventurer dans les faubourgs relève du suicide.
Mais une promenade le long du fleuve sur le "malécon" truffé de boutiques branchées offre un moment de répit. Ensuite, la grimpette sur la petite colline de Las Peñas - micro paradis artificiel de ruelles étroitement surveillées et de maisonnettes colorées- sera la seule halte à l'atmosphère respirable. Aussitôt après, nous courons nous réfugier à l'hôtel pour enfiler des nanards saucissonnés de pubs dans notre chambre munie d'une télé avec câble. Nous passerons ainsi deux jours à attendre notre vol pour les Galapagos.

3 commentaires:

  1. La galère certes, mais je viens de visionner vos photos des Galapagos prises avec la caméra et elles sont magnifiques .Alors bichonné , planqué ce dernier appareil qui témoigne de ce que vous vivez . L'an prochain vous m'amenez aux Galapagos !!!!!!!

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  2. Hummmm, il faut bien se rendre a l'evidence.Voyager avec autre chose que des crayons et des carnets releve de l'inconscience!
    Et puis je suis du 27 mars alors pas de remarque desobligeante sur ce jour magnifique.
    Essayer quand meme de pas terminer le voyage totalement a poil, mon pauvre nico...te faire braquer tes sandales...ou va le monde!

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  3. Merde alors on est le 27 mai demain. Faîtes pas les cons, les gars, restez au frais.

    Soirée entre pouffes demain d'ailleurs, on pensera à toi Magalette.

    baisers baisers

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