mardi 2 mars 2010

L'Aconcagua


L'empire Inca avait établi des comptoirs partout le long de la cordillère. Ici, au pied de l'Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques (6962m), les Incas ont fait halte dans les eaux thermales baignant la vallée. Ici, la nature offre aux voyageurs harassés un de ses bienfaits curatifs. Les eaux miraculeuses du puente del Inca auraient selon la légende soigné le fils de l'Inca alors mourant. Sur ce site majestueux, ils contrôlaient un des rares passages entre les côtes Pacifique et Atlantique. Le puente del Inca est une formation rocheuse sans équivalent. Enjambant un torrent marronasse, un pont naturel de glace s'est formé il y a plusieurs millions d'années. Ensuite, la fonte des glaces a charrié des minéraux remontés des entrailles de la Terre, qui se sont infiltrés dans la structure du pont, le solidifiant et lui donnant son aspect actuel aux reflets d'or. Aujourd'hui, fragilisé par les godillots balourds des touristes à l'embonpoint certain, le pont est interdit d'accès. Infranchissable, le pont s'offre seulement à la contemplation béate.

Infranchissable l'est tout autant le Cerro Aconcagua. Ses versants abrupts recèlent de multiples pièges mortels. Chaque année, de nombreux andinistes tentent l'ascension de sa face sud. Tous n'en reviennent pas. L'Aconcagua tue aujourd'hui encore. Deux jours avant notre passage, deux types certainement trop présomptueux ont entrepris d'escalader les voies dangereuses de ce massif sans issue, mais ont malheureusement échoué. Nous ne nous risquerons pas plus haut que le mirador des 3000m juché sur une colline balisée. Dans la vallée, au hasard de nos déambulations, nous tombons sur le cimetière des montagnards disparus où se dresse une stèle couverte de chaussures de marche dépareillées leur rendant hommage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire